Un robot qui a du chien

Les robots qui marchent, on en a tous vu — et généralement ce n’est pas glorieux. Maladroite, déséquilibrée, lente et peu fluide, la démarche de ces machines est rarement convaincante… Mais BigDog change la donne. Développé par la société BostonDynamics, avec le soutien de la branche Recherche de l’armée américaine, ce robot quadrupède à la démarche fluide et relativement rapide peut transporter jusqu’à 150kg de matériel. Et surtout, il fonctionne en dehors des laboratoires : les côtes, les éboulis, la neige et même la glace, rien ne l’arrête. Les séquences où l’on voit l’engin rétablir son équilibre après une glissade sur de la glace (ou un violent coup de pied déstabilisateur !) sont époustouflantes.

BigDog sur une surface
gelée

Alors bien sûr, les questions et commentaires se succèdent. Beaucoup, tout en saluant la prouesse technique, se demandent quelles pourraient être les applications militaires concrètes (puisque le projet est financé par l’armée), sans en trouver vraiment. A mon avis, c’est surtout que nous sommes incapables pour l’instant de voir la portée et d’imaginer les applications d’une telle technologie, à laquelle nous ne sommes pas vraiment préparé. D’autres glosent sur les ressemblances de cet engin avec les quadripodes de Star Wars, et prédisent la défaite de ces robots par de petits drones qui voleraient autour en enroulant des filins autour de leurs jambes.

Mais le sentiment commun semble être un ébahissement doublé d’une vague gêne. Ce robot a vraiment des airs d’animal, et voir sauter comme un cabri ou patiner comme un chien sur de la glace ce qui reste une machine a un effet étrangement déstabilisant. Nous sommes sans doute en plein dans l’Uncanny Valley, la Zone d’Etrangeté dans laquelle un robot ne ressemble pas totalement à un être vivant, acceptable par notre esprit, mais déjà trop pour que nous puissions simplement l’étiqueter comme “machine”. Weird times

PS : Je suis le seul à trouver que la démarche de BigDog ressemble furieusement à celle des Hunters de Half-Life 2 ?Half-Life 2
Hunter

Joel Spolsky et les standards du Web

Ah, les trolls sur les standards du Web… “Mon navigateur est mieux que le tien”, “IE6 est bogué jusqu’au trognon”, “IE8 ne va pas respecter les standards”… Joel Spolsky, faisant écho au récent débat sur le mode standard par défaut d’Internet Explorer 8, analyse longuement la situation, et explique surtout pourquoi il n’y a pas de bonne solution. Rapide résumé des idées présentées :

Les idéalistes et les pragmatiques

Logo du W3CLe débat a lieu entre deux clans, les idéalistes et les pragmatiques ; ceux prônant un respect strict des standards quoi qu’il en coûte et ceux qui pensent aux applications réelles et à la rétrocompatibilité. En substance, Spolsky pense que le modèle standard prôné par les idéalistes n’existe pas : contrairemement à de nombreux standards, il n’existe pas d’implémentation de référence des standards Web. Il est donc difficile de tester la conformité à ces standards, qui n’existent que sur le papier.

Selon Spolsky, les idéalistes (le “clan MSDN”) ont déjà gagné par le passé, par exemple en demandant le respect par défaut des standards dans IE8, ou de nouvelles API pour Vista. Ceci a minimisé la rétrocompatibilité, et contribué aux critiques de ces produits.

Le poid des acquis

Logo Internet Explorer 7Que faire, alors ? Et comment assurer la compatibilité des sites existants tout en continuant à améliorer le support des standards du Web dans les navigateurs ?

La solution pour préserver la compatibilité, d’après Spolsky, est de la ré-établir comme valeur cardinale — et de créer de nouveaux modes isolés des anciens plutôt que d’améliorer (et de briser) sans cesse l’existant. Concrètement, cela revient à préserver le mode par défaut d’IE7 dans IE8, et à conserver l’idée d’un sélecteur optionnel dans les pages Web pour activer le mode le plus standard. Même si, sous la pression de la communauté, IE8 bêta respecte finalement les standards par défaut, Spolsky est convaincu que ce choix est irréaliste, et que Microsoft reviendra sur cette décision lors de la sortie de la version finale.

Aller plus loin

L’article est intéressant — mais oublie de mentionner tous les détails de la solution finalement retenue par Microsoft pour IE8. Bien sûr, le mode le plus standard (et donc brisant certains sites) est activé par défaut, mais un sélecteur simple à intégrer dans une page Web permet de l’afficher en utilisant le mode IE7. Alors certes, certaines pages ne sont pas éditables (trop anciennes, sur CD-ROM, etc.), et cette solution demande un léger travail d’édition. Mais elle permet tout de même, en une ligne de HTML, de rendre un site “compatible” avec IE8. Bref, l’alternative “compatible” ou “brise-tout” n’est pas aussi marqué que le présente Spolsky.

D’autre part, l’article exhibe des images de sites complètement brisés sous IE8, comme Google Maps — preuves qu’un mode respectueux des standards conduirait irrémédiablement à une absence de compatibilité. Mais il y a bien d’autres navigateurs qui respectent bien mieux les standards, et sous lesquels ces problèmes n’apparaissent pas. Google Maps fonctionne impeccablement sous Firefox 3 bêta ou sous Safari, qui sont connus pour bien mieux respecter les standards qu’Internet Explorer. Il doit donc être possible de respecter les standards et de maintenir la compatibilité, puisque d’autres l’on fait — et les problèmes d’IE8 sont sans doute plus liées à son statut de bêta et aux nombreux changement dans le code qu’à une incompatibilité intrinsèque liée aux respect des standards.

Cité de l'architecture

Hier, c’était dimanche : j’ai passé la journée à la Cité de l’architecture, à Paris.

Nouvellement réouverte, ce musée fait partie du Palais de Chaillot, et présente tout un tas de choses en rapport avec (surprise) l’architecture et le patrimoine. Un des principaux atraits, ce sont les moulages de tympans, chapiteaux et autres splendeurs de l’art roman et gothique. Avec de bons commentaires (et ils étaient excellents), on s’instruit, découvre et s’émerveille.

Cité de
l'architecture

Oh, et aussi, les jardins du Trocadéro par le temps doux de Mars (et sous les averses qui vont avec), c’est sympa :)

Carmack et le raytracing

John CarmackEn réponse à l’article d’Intel sur le raytracing que je mentionnais il y a quelques semaines, John Carmack (créateur de Doom et Quake) nous livre ses pensées sur cette technique et sur le futur des techniques 3D en général.

“I saw the quote from Intel about making no sense for a hybrid approach, and I disagree with that. (…) I have my own personal hobby horse in this race and have some fairly firm opinions on the way things are going right now. I think that ray tracing in the classical sense, of analytically intersecting rays with conventionally defined geometry, whether they be triangle meshes or higher order primitives, I’m not really bullish on that taking over for primary rendering tasks which is essentially what Intel is pushing.”

En résumé, Carmack ne croit pas au seul raytracing comme la prochaine innovation, et pense à d’autres techniques qui permettront d’avoir un rendu plus réaliste et impressionnant à moindre coût. Ce type a tendance à mener l’innovation dans ce domaine, son avis est donc instructif, et sans doute éclairant sur ce que l’on pourra voir sur nos machines d’ici quelques années.

John Carmack on id Tech 6, Ray Tracing, Consoles, Physics and more

net2ftp, le FTP partout sans logiciel (en mieux)

Trouvé sur Presse-citron, un billet présentant AnyClient, un client FTP écrit en Java et accessible depuis n’importe quelle page Web. Le concept est fort sympathique, mais nécessite tout de même Java — et puis impossible de l’installer sur son propre serveur, du moins pas sans payer.

Je voulais donc présenter ma préférence à moi, net2ftp. Le principe est le même : pouvoir accéder à un serveur FTP depuis un navigateur Web, très utile dans un cybercafé ou derrière une connexion publique qui bloque les accès FTP. L’interface est sympathique et légère (entièrement en Html), et les fonctionnalités puissantes : upload en groupe, compression/décompression de fichiers zip, éditions de fichier directement sur le serveur, etc. Aucune inscription n’est nécessaire, et tout fonctionne simplement.

net2ftp screenshot - Cliquez pour afficher l'image
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Avantages par rapport à AnyClient : pas besoin de Java, cela fonctionnera n’importe où. Et surtout net2ftp est Open Source et librement téléchargeable : on peut l’installer sur son propre serveur, voire en hacker les sources. Et ça, c’est drôlement sympathique.

Bref, un client accessible de partout, très simple, léger et puissant, qui vaudrait presque un client logiciel classique — good choice. A garder sous le coude.