Boulet a posté aujourd’hui ses planches réalisées lors des “24h de la
BD” du Festival d’Angoulême. Une histoire en 24 planches, donc, avec une
contrainte : la planche douze doit comporter une réunion de famille. Le
résultat est excellent, très bien dessiné et assez
poétique/drôle/déprimant, selon ce que l’on veut y voir. Jetez y un
oeil, et profitez-en éventuellement pour découvrir le reste :)
Three things are certain:
Death, taxes, and lost data.
Guess which has occurred.
- S’étonner d’un freeze bizarre de son MacBook
- L’observer bloqué à l’écran gris de démarrage
- Essayer sans succès de le démarrer depuis un DVD d’installation
- Effectuer toutes les manipulations
standard
- Finir par réussir à démarrer sur le DVD
- Entendre des râclements et des cliquetis venant du disque dur
- Observer la disparition de son disque dur de la liste des
périphériques
- Vérifier la date de sa dernière sauvegarde (1 mois)
- Blêmir
- Obtenir d’excellents conseils de l’Assistance Apple
- Apporter la bête à un centre de maintenance
- Attendre…
Bonne nouvelle : la garantie joue. Mauvaise nouvelle : quelques
documents perdus, une sauvegarde plus toute jeune, et pas d’ordinateur
pendant quelques jours…
Le blog sur l’innovation tenu
par Colin Stewart a récemment posté un billet qui me rappelle fort
certains enseignements tirés des cours d’innovation que j’ai suivi à
l’Isep (dont il faudra que je vous parle un jour). Il analyse le succès
de Blizzard et du jeu World of Warcraft, et en tire 11 leçons sur
l’innovation
— qui sont en fait applicables à quasiment tout développement
informatique, voire industriel, voire quoi que ce soit. On trouve par
exemple des leçons comme “servez-vous des critiques”, “utilisez votre
propre produit”, “demandez la perfection”, etc., le tout détaillé et
expliqué. Mérite un coup d’œil, c’est très instructif.
11 innovation lessons from creators of World of
Warcraft
Dans cette chronique, je vais détailler mes expériences de développement
avec Flex, la technologie d’Adobe.
J’ai été promu il y a quelques temps grand
grand-manitou-chef-programmeur d’une association, Antigone, visant à
encourager l’apprentissage du grec ancien — et développant pour se faire
un logiciel d’apprentissage du grec ancien. Je suis donc chargé de
concevoir et développer ce logiciel.
Choix d’une technologie
Je suis parti sans idées arrêtées quand à la technologie à employer. A
vrai dire, je cherchais quelque chose de moderne et sympa : rien de pire
que de s’enferrer dans une technologie trop contraignante qui fait sans
cesse obstacle au développement. J’ai donc un peu tâté du côté de .NET
et WPF, en ayant plutôt de bons résultats.
Quoi qu’il en soit, les prérequis étaient les suivants :
- Portabilité : le logiciel doit fonctionner sous plusieurs OS,
dont un système libre (typiquement Linux).
- Personalisation : l’apparence du logiciel doit pouvoir être
facilement et fortement modifiée - pas de widgets natifs non
personnalisables, quoi.
- Multimédia : le logiciel doit pouvoir rendre des textes en
caractères grecs, enregistrer la voix, restituer du son et
éventuellement de la vidéo.
J’ai donc
commençé par quelques tests en utilisant
WPF : une technologie
moderne, souple, et basée sur .NET que j’aime bien. L’interface et les
widgets sont personalisables à loisir, il y a plein de capacités
multimédias, et des bibliothèques annexes le cas échéant. Bref, la
panacée — mais pas portable. Le .NET pur peut tourner sous Linux et Mac,
grâce à Mono, mais WPF reste pour l’instant du pur Windows. A exclure
pour des raisons de portabilité, donc.
XUL
m’a bien fait de l’œil : c’est la technologie derrière Firefox. J’y
avais un peu touché en écrivant mon extension pour Thunderbird, et, il
faut dire ce qui est, c’est fort sympathique — ainsi que très portable
et hautement customisable par un peu de CSS. Plus la possibilité de
programmer en Javascript, qui est un langage que j’aime bien. Seul
souci : les capacités multimédias. Pour en intégrer, il aurait fallu me
servir d’un plugin du type Flash, ou en recoder en C++. Bref, pour un
projet multimédia, j’avais moyennement confiance : j’ai fini par
l’écarter.
J’ai alors pensé à C++ : en
choisissant un bon système de widgets, cela devait être possible. Et
justement, Trolltech sortait en grande fanfare sont produit phare,
Qt 4.3. J’avais déjà jeté un
coup d’œil à Qt, qui est décidément une très chouette technologie,
vraiment agréable à manipuler ; c’est très portable, il y a quelques
capacités multimédias, et la personnalisation est hautement possible, à
l’aide de pseudo-CSS. Mais bon, le C++ n’est pas vraiment ma tasse de
thé — je préfère les langages d’un peu plus haut niveau, que ce soit du
genre Java/.NET ou plus genre script PHP/Javascript. Enfin pourquoi pas.
D’ailleurs, en y repensant,
il y avait Java. Proche de .NET, j’en avais déjà manipulé ;
portable, et relativement élégant. De plus, il y avait la possibilité
d’utiliser Jambi,
l’interface Java de Qt. Tous les avantages de Qt, plus du Java, donc :
pas mal. Cela dit, je connais plus .NET que Java ; cela donne souvent un
sentiment de plus grande propreté et modernité dans .NET que dans Java,
qui traîne quelques archaïsmes que j’avais moyennement envie de
retrouver. Rien de très concret, en tout cas ; c’était pour le moment
mon meilleur choix.
Flash, Flex et AIR
J’ai enfin regardé rapidement
du côté de Flex. Pour ce que j’en savais,
c’était une technologie similaire à XUL ou WPF, permettant de concevoir
des interfaces en XML et de les contrôler à l’aide d’un langage de
script. Basée sur Flash, je pouvais donc m’attendre à de la portabilité,
à une bonne personnalisation graphique, et à un très bon support
multimédia. En creusant un peu, j’ai confirmé ces impressions — et
surtout j’ai découvert AIR, à l’époque en version bêta.
AIR,
est principalement un enrobage d’intégrer du Flash dans des applications
de Bureau. L’emballage-desktop est très léger, il s’agit d’à peine plus
qu’un fichier de configuration détaillant le nom et la taille de la
fenêtre à employer ; AIR génère ensuite un exécutable, un installeur, et
permet de lancer son projet Flash dans une fenêtre. Du simple et du bon,
donc.
Concernant le développement concret en utilisant AIR, le développeur a
le choix entre trois technologies : XHTML/CSS, Flash ou Flex. Le XHTML
est ce qu’il y a de plus connu et de plus simple ; l’application est
alors rendue dans un navigateur embarqué. Le Flash permet d’héberger un
module Flash classique dans un conteneur AIR. Enfin, Flex permet de
créer une application riche en utilisant des fenêtres natives de l’OS.
La bibliothèque de contrôles utilisateurs disponibles avait l’air
importante, et les quelques exemples que j’ai téléchargé ont achevé de
me convaincre.
Conclusion
Finalement, AIR/Flex remplissait toutes mes contraintes, et me
permettait en plus d’utiliser une technologie moderne, des interfaces en
XML et du Javascript : tout pour plaire. Après beaucoup d’hésitations,
je suis donc parti là dessus.
Dans la prochaine chronique, je raconterai ma quête d’un framework MVC
pour Flex, qui soit à la fois léger et adapté à mes besoins.