Lu dans Espejos, d’Eduardo Galeano (2008) :
Croissez et multipliez-vous, avons nous dit, et les machines crûrent et se multiplièrent.
Elles nous avaient promis qu’elles travailleraient pour nous.
Aujourd’hui nous travaillons pour elles.
Les machines que nous avons inventées pour multiplier la nourriture multiplient la faim.
Les armes que nous avons inventées pour nous défendre nous tuent.
Les autos que nous avons inventées pour nous déplacer nous paralysent.
Les villes que nous avons inventées pour nous rencontrer nous isolent.
Les grands médias, que nous avons inventés pour communiquer entre nous, ne nous écoutent ni ne nous voient.
Nous sommes machines de nos machines.
Elles plaident leur innocence.
Elles ont raison.
L’ajout d’une phrase sur Internet et la surveillance est laissé à l’exercice du lecteur.